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Paysage de zone humide

Préserver la biodiversité, une responsabilité à la portée de chaque organisation

22/05/2025



Ce 22 mai 2025, la Journée internationale de la biodiversité met en lumière un sujet trop souvent relégué au second plan. Au même titre que le climat, le vivant doit faire partie intégrante des stratégies durables portées par les organisations.


Un déclin sans précédent 

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Depuis 1970, les populations de vertébrés sauvages ont chuté de 73 %. Le chiffre est issu du rapport Planète Vivante 2024 publié par le WWF. Du côté scientifique, l’IPBES, — équivalent de ce que le GIEC est au climat —identifie cinq grandes pressions responsables de l’érosion actuelle :
•    changement d’usage des terres ;
•    exploitation directe des ressources ;
•    changement climatique ;
•    pollution ;
•    espèces exotiques envahissantes. 


Ces pressions découlent directement de nos modes de production et de consommation.
La biodiversité fournit pourtant des services indispensables : régulation du climat, filtration de l’air et de l’eau, fertilité des sols, pollinisation, prévention des maladies. En soutenant nos sociétés et nos économies, elle est le socle de notre résilience. 


Face à l’urgence, les États ont adopté en 2022 le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal. Ce plan fixe des objectifs à l’horizon 2030 et 2025, dont deux piliers : restaurer 20 % des écosystèmes dégradés, et réduire de 50 % l’introduction d’espèces exotiques envahissantes d’ici 2030.



Biodiversité : les organisations face à leurs responsabilités

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Les organisations ne sont pas à l’écart de cette érosion de la biodiversité. Elles dépendent directement des écosystèmes pour fonctionner : matières premières, protection contre les aléas, régulation biologique… En retour, elles exercent des pressions fortes : artificialisation, pollutions, fragmentation des habitats, émissions de gaz à effet de serre. 


Comprendre ces liens est une condition pour agir, mais aussi pour anticiper les évolutions réglementaires, les risques opérationnels ou les attentes des parties prenantes. Cela permet aux organisations de déployer des actions pour être plus résilientes, plus solides, et faire face aux conséquences de l'érosion du vivant.


Le thème 2025 de la Journée internationale — « Harmonie avec la nature et développement durable » — rappelle que les objectifs environnementaux et sociaux sont étroitement imbriqués. Il reste cinq ans avant 2030. Le temps n’est plus à la prise de conscience, mais à l'action.



Intégrer la biodiversité dans les décisions d’entreprise

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Agir suppose d’abord une montée en compétence. Former les équipes, c’est permettre à chacun de comprendre les dépendances et les effets — directs ou indirects — de l’activité sur le vivant.

 

L’étape suivante consiste à intégrer ces enjeux dans les décisions stratégiques, dès la conception des produits ou des services. L’analyse de cycle de vie (ACV) offre une base rigoureuse pour mesurer les impacts environnementaux à chaque étape de la chaîne de valeur. Elle permet d’orienter les choix pour les réduire de façon concrète.

 

Mais pour adresser pleinement les enjeux liés au vivant, l’ACV ne suffit pas. Elle ne couvre pas, par exemple, les pressions liées aux espèces exotiques envahissantes, à l’exploitation directe des ressources, ou encore les dynamiques locales propres à chaque écosystème. C’est pourquoi il est nécessaire de s’appuyer sur d’autres outils complémentaires. La réalisation d’une empreinte biodiversité permet d’approfondir cette analyse. Elle peut être enrichie par la mesure des dépendances de l’organisation à la biodiversité.


Une communication claire et cohérente peut ensuite valoriser les engagements pris, à condition de s’appuyer sur des indicateurs solides et une information transparente.


Ces piliers s’articulent dans le cadre des stratégies RSE des organisations, en ciblant les mesures « biodiversité » ciblées, opérationelles et réalistes . Elle doit être construite selon le secteur d’activité, les zones d’influence et les ambitions propres à chaque organisation.


Préserver la biodiversité, c’est aussi protéger notre santé, nos chaînes d’approvisionnement, nos activités économiques. Chaque organisation a la capacité d’agir, à son échelle, de manière structurée et concrète.

 

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Mathilde Verrier, consultante ACV et biodiversité chez EVEA


 

 

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