25/07/2025
Depuis l'entrée en vigueur de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), la double matérialité est devenue un pilier incontournable du reporting extra-financier. Elle demande aux entreprises de regarder à la fois les effets des enjeux ESG (environnement, social, gouvernance) sur leur performance financière et leurs propres impacts sur le monde extérieur.
Dans cet article, on fait le point sur ce que signifie la double matérialité, comment la mettre en place concrètement, et pourquoi un accompagnement compétent peut faire gagner du temps et de la clarté.
C’est une approche qui oblige les entreprises à examiner deux angles :
L’objectif est de croiser les attentes internes et externes pour prioriser ce qui compte vraiment.
Une analyse de matérialité classique ne tient compte que des risques internes. La double matérialité ajoute une lecture extérieure.
Exemple : une entreprise textile regarde à la fois le risque que le changement climatique fait peser sur sa chaîne d’approvisionnement (matérialité financière) et l’impact environnemental de ses pratiques de production (matérialité d’impact).
Dans le cadre de la notation ESG, la double matérialité devient un véritable facteur de différenciation. Les agences de notation ne se limitent plus à l’analyse des risques pour l’entreprise : elles évaluent aussi la manière dont celle-ci intègre ses enjeux matériels, issus du croisement entre dimensions environnementales, sociales et financières, dans sa stratégie. Cette approche renforce la transparence et crédibilise les engagements RSE auprès des investisseurs, clients et partenaires.
L’évaluation de la matérialité d’impact repose sur quatre critères, recommandés par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group, l’organisme en charge de l’élaboration technique des standards européens de durabilité) et les standards ESRS (European Sustainability Reporting Standards, les référentiels techniques dans le cadre du reporting CSRD) :
Ces points servent à hiérarchiser les enjeux selon leur importance réelle, sans se limiter à une approche financière.
La CSRD est entrée en application en 2024, avec des critères selon le nombre de salariés et le chiffre d’affaires.
Le projet de simplification Omnibus, publié en février 2025, a repoussé de deux ans l'échéance pour certaines entreprises, initialement concernées à partir de 2025 ou plus tard.
À court terme, seules les entreprises soumises à la CSRD dès 2025 sur l’exercice 2024 sont tenues de publier leur premier rapport.
Une nouvelle version de la directive est en cours de préparation par la Commission européenne. Elle devrait être présentée en 2025 et inclure des ajustements à la fois sur les critères d’éligibilité et sur les standards de reporting.
Les entreprises qui sortiront du périmètre CSRD pourront s’appuyer sur le standard VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for Non-Listed SMEs). Ce référentiel volontaire propose un cadre allégé de reporting extra-financier, plus adapté aux PME non cotées.
Voici les principales étapes recommandées :
Quels outils mobiliser ?
Pour évaluer la double matérialité, plusieurs leviers existent :
Travailler avec un cabinet expérimenté permet d’aller plus vite, avec une méthode solide, bien documentée et conforme aux attentes réglementaires.
La CSRD est technique, exigeante et évolutive. Elle mobilise des compétences variées : finance, RSE, conformité, communication.
Un accompagnement vous aide à :
C’est aussi une façon de relier obligations réglementaires et vision stratégique.
Par ailleurs, une analyse rigoureuse de la double matérialité permet de :
Avec les bons appuis, cette démarche devient un levier de cohérence et de crédibilité.
La double matérialité n’est pas qu’un exercice de conformité. C’est un moyen concret de mieux comprendre son activité, ses priorités et ses responsabilités.
Rigueur, clarté et engagement sont nécessaires. Avec le bon accompagnement, cette obligation devient une vraie opportunité de structuration et de projection.
Laurence Beck, cheffe de projet éco-conception, offre et stratégie responsables
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